Accompagner la crise de l’adolescence

Le mot du Docteur Aimé Ravel, Médecin pédiatre à l’Institut Jérôme Lejeune

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Le mot « adolescence » vient du latin qui signifie grandir. L’OMS fait coïncider le début de l’adolescence avec celui de la puberté. Habituellement la puberté dure environ 3 ans et se termine par l’arrêt de la croissance. Chez les jeunes avec trisomie 21 la puberté est parfois explosive, sa durée pouvant se réduire à quelques mois.
Mais, bien plus, « l’adolescence est l’âge où les enfants commencent à répondre eux-mêmes aux questions qu’ils posent » (G. B. Shaw). La chose la plus précieuse dont a besoin un adolescent est, non qu’on lui parle, mais qu’on l’écoute.

Un adolescent avec trouble du développement éprouve les mêmes mouvements intérieurs qu’un adolescent ordinaire mais beaucoup d’adultes ne le perçoivent pas. Certains parents ne le voient pas grandir, parce qu’il n’est pas grand, parce qu’ils ont l’habitude de prendre en compte l’âge correspondant à ses acquisitions plutôt que le nombre réel de ses années. Il faut donc les aider à le considérer comme un adolescent à part entière. D’autres parents projettent sur lui leurs propres désirs et lui inspirent des objectifs au-dessus de ses possibilités.
Il est fréquent que le jeune ne sache pas exprimer ses états d’âme, se repliant sur lui ou s’installant dans le défi. On doit l’aider à dire ses émotions et ses attentes, de manière non verbale si nécessaire, en s’appuyant sur des images, des films, la danse, la musique. Il partage avec tous les adolescents le désir d’autonomie, le besoin d’amitiés extra-familiales, les interrogations sur son corps, la recherche du sens de sa vie, les projets d’avenir. Il ne faut faire l’impasse sur aucun sujet délicat (travail, logement, mariage, maternité, permis de conduire, permis de chasse…). Il est impératif d’aborder la sexualité, sans la séparer du désir d’aimer et d’être aimé.

Trop de parents ne pensent qu’à l’apprentissage de l’autonomie or l’art, la vie spirituelle et le besoin de servir sont indispensables au bonheur. Apprenez-lui, plutôt que de chercher à bien vivre, de chercher à faire le bien, pour vivre mieux.

Cet article est extrait de la lettre de l’Institut numéro 19, parue en février 2021.