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Grandir au sein d'une fratrie

Le mot du Docteur Martine Conte, médecin généraliste à l’Institut Jérôme Lejeune

L’accueil d’un enfant porteur d’un handicap bouleverse son entourage familial. Comment trouver sa place dans la fratrie pour cet enfant qui va nécessiter plus de temps et d’attention de la part de ses parents ? L’arrivée d’un bébé différent appelle à tout repenser : il est au centre des préoccupations. Lorsque cet enfant a des frères et sœurs, ces derniers sont les premiers touchés par la recherche d’un nouvel équilibre dans lequel ils peuvent avoir du mal à trouver leur place, chacun s’appropriant à son rythme cet évènement.

Il n’est jamais trop tard, pour des parents, pour prendre le temps de leur parler du handicap de leur frère ou de leur sœur et leur rappeler que l’amour de parents ne se divise pas mais se multiplie. Ce dialogue peut également faire intervenir un tiers, tel que le médecin qui assure le suivi de l’enfant, qui pourra répondre aux questions des frères et sœur dès lors qu’ils seront demandeurs.


Si l’enfant porteur de handicap est l’ainé, il ne faudra pas oublier de respecter son droit d’ainesse. Il reste « le grand » et on le laissera aller se coucher après les plus jeunes par exemple. Au moment délicat où il verra ses cadets le dépasser sur le plan scolaire, soulignez ses progrès en le félicitant. Prenez-le en photo avec son petit frère ou sa petite sœur nouveau-né dans les bras : le moment venu il pourra rappeler à son cadet que c’est bien lui le « grand » en montrant la photo !


Quand l’enfant handicapé est plutôt le benjamin, souvent c’est un peu plus simple. Dans le sillage du ou des grands frères et sœurs, il progressera à son rythme par le jeu et la vie de famille. Dans tous les cas, il est important qu’il prenne part aux tâches familiales comme ses autres frères et sœurs, et qu’il puisse lui-aussi rendre service.

Parents, cultivez une admiration mutuelle entre vos enfants, proportionnée aux capacités de chacun, afin que tous soient fiers de donner le meilleur d’eux même.

Et vous, frères et sœurs d’un enfant handicapé, n’ayez pas peur de le dépasser si vous êtes plus jeune : de réussir, d’être beau, de vous marier…Vous en avez le droit !
Votre frère ou votre sœur porteur de handicap, félicitez-le à chaque réussite : sa première fiche de paie, surmonter sa peur de monter à cheval, ou encore faire ses lacets… Encouragez-le. Lui, en retour, aura à cœur d’être fier de votre réussite, de vous admirer et prendra son envol à son tour dans sa voie à lui, avec ses difficultés mais aussi ses victoires.

 

Cet article est extrait de la lettre de l’Institut numéro 20, parue en juillet 2021.