Grandir dans le respect de soi et des autres

Le mot du Docteur Jeanne Toulas, médecin pédiatre à l’Institut Jérôme Lejeune

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La vie relationnelle, avec sa dimension affective, commence et s’accompagne dès le plus jeune âge.

Au petit, il faut déjà apprendre le respect de son corps. Cela passe par les regards, les gestes et les paroles que les adultes vont poser, par l’apprentissage de la pudeur, par le respect de l’intimité. Gardez en tête l’indicateur suivant : les habitudes de vie à la maison doivent être transposables n’importe où ailleurs. En d’autres termes, votre enfant n’aura pas forcément le recul nécessaire pour comprendre que ce qui se fait à la maison ne peut se faire n’importe où. S’il a, par exemple, l’habitude de se promener nu à la maison, il risque de vouloir faire de même à l’école, chez des amis… Il peut donc être nécessaire d’adapter certaines habitudes familiales et de modifier celles que votre enfant ne serait pas en mesure de comprendre.

Il faut également lui apprendre l’autonomie dans les gestes du quotidien qui relèvent de l’intimité : l’habillage, l’hygiène, le passage aux toilettes… en s’adaptant au rythme de chacun. Au fur et à mesure que votre enfant grandit, vous l’aiderez à délimiter son intimité corporelle en prenant la distance nécessaire par rapport à ces gestes.

Cette conscience du respect qui lui est dû, qui permet d’affirmer « mon corps, c’est moi ! », l’aidera à s’affirmer et poser des limites pour être plus ajusté dans sa relation aux autres. Elle l’aidera à comprendre les gestes qui peuvent être posés par lui ou par les autres.

Au moment de l’adolescence et de la puberté, la transformation du corps de votre enfant peut être très déroutante pour lui, d’autant que la déficience intellectuelle peut créer un décalage entre psychologie et physiologie. Un corps de grand, et encore un cœur de petit… ces tensions contradictoires peuvent être d’autant plus difficiles à vivre que votre enfant ne saura pas forcément comment les exprimer. A vous de l’aider à mettre des mots sur ce qu’il vit. Il se peut aussi que, par pudeur et par gêne, votre enfant ait du mal à aborder ce sujet avec vous. Votre médecin à l’Institut, ou ailleurs, peut être un bon relai notamment dans ces situations. N’hésitez pas à le solliciter.

La communication est la clé pour l’aider à appréhender sereinement ces changements dans son corps et à s’épanouir dans ses différentes relations (amicales, familiales…) en vue de son bonheur.

Cet article est extrait de la lettre de l’Institut numéro 23, parue en janvier 2023.