Merci Madame Lejeune

 

On dit souvent que derrière chaque grand homme se cache une grande femme : Madame Lejeune était de celle-ci. « A mes yeux, sans son épouse, Jérôme Lejeune n’aurait jamais fait tout ce qu’il a fait. C’est elle qui le poussait, jusqu’au bout » commence pensivement le Professeur Marie-Odile Réthoré, qui fut la plus proche collaboratrice de Jérôme Lejeune pendant toute sa carrière.

Après le décès du professeur Jérôme Lejeune, le 3 avril 1994, sa famille, entourée et soutenue, a remué ciel et terre pour que se poursuive son œuvre. Ainsi sont nés, à force de dévouement et de travail, la Fondation puis l’Institut Lejeune. « Elle a été là dans tous les grands moments de l’Institut, elle veillait sur nous. » raconte le Docteur Ravel, qui, avec le Docteur Mircher et le Professeur Réthoré, est l’un des trois médecins fondateurs de l’Institut. « Madame Lejeune ne manquait jamais une occasion de nous manifester son soutien, nous lui devons beaucoup ».

C’est chez elle, rue Galande à Paris, qu’a commencé l’aventure. « Sa maison servait de local pour la Fondation, se souvient le Docteur Ravel, une dizaine de personnes y travaillaient tous les jours, tous les dossiers y étaient entreposés. » Madame Lejeune n’a pas eu peur de travailler jour et nuit, de se battre au gré des résistances qui s’élevaient devant elle. « Je considère que les deux grands artisans de l’Institut sont Madame Lejeune et Jean-Marie Le Méné, poursuit-il, sans eux, nous ne serions pas là et il n’y aurait pas d’Institut. »

A 92 ans, Madame Lejeune continuait à venir plusieurs fois par semaine au 37 rue des volontaires, dans les locaux de l’Institut et la Fondation, pour saluer ses collègues et écrire aux donateurs. « Très entourée par l’affection de ceux qu’elle considérait comme une seconde famille, elle ne manquait jamais une occasion de remercier chacun des collaborateurs de l’Institut de poursuivre le travail de son mari, s’assurant aussi de manière très concrète de leurs bonnes conditions de travail » souligne Grégoire François-Dainville, directeur de l’Institut.

Son dévouement pour poursuivre l’œuvre de son mari aura été sans limite. Chacun de nous gardera un souvenir particulier de Madame Lejeune. En témoigne Jean-Marie Schmitz, président de l’Institut Lejeune, en ces mots : « Parmi ses nombreuses qualités, je retiens particulièrement son énergie infatigable, sa délicatesse et son attention à chacun. » « C’était une femme forte, et fondamentalement bonne, conclut le Docteur Ravel, nous sommes tous peinés de son départ ».

Quelques jours avant de nous quitter, Madame Lejeune a tenu à laisser un message à l’intention des patients de l’Institut et de leurs familles : « Durant des dizaines d’années, je vous ai vu en traversant l’accueil. A la fin de ma vie, je serai toujours avec Jérôme (…) nous ne vous abandonnerons jamais. Affectueusement. Birthe Lejeune »

Au revoir, chère Madame Lejeune. Et merci.

3 février 1928 – 6 mai 2020